Tout savoir sur l’épamprage et ses bienfaits

Aussi appelé ébourgeonnage, l'épamprage consiste à éliminer les pampres, ces jeunes pousses non fructifères qui se développent à la fois sur le tronc et sur les bras des ceps de vigne. Considéré comme une tâche fastidieuse par beaucoup de viticulteurs lorsqu’il est réalisé à la main, l’épamprage n’en demeure pas moins une étape souvent essentielle dans la gestion de la vigne.

 

Pourquoi épamprer ?

L'objectif principal de l'épamprage est d'optimiser la répartition des ressources de la plante. Visuellement insignifiants, les pampres consomment en réalité une quantité significative de nutriments et d'eau au détriment de la vigne. En éliminant les pampres, les parties fructifères de la vigne reçoivent plus de nutriments et d'eau, favorisant ainsi une meilleure croissance des grappes et une maturation plus homogène des raisins. 

L’action permet également de faciliter la pénétration de la lumière et de l'air. En éliminant les excès de végétation, on favorise une meilleure aération et une meilleure exposition des grappes au soleil, réduisant ainsi les risques de maladies fongiques. Enfin, épamprer permet de simplifier les travaux viticoles. Une vigne bien épamprée est plus facile à travailler le rognage et les traitements phytosanitaires sont plus efficaces et le temps de taille est automatiquement réduit.

Quelle est la meilleure période pour épamprer ?

 

 

 

L'épamprage se réalise au printemps, entre avril et mai, quand les pampres sont encore tendres et faciles à enlever. L’idéal est d’intervenir lorsqu’ils sont tous sortis et avant la période de la nouaison. Cela représente une fenêtre d’intervention de l’ordre de 2 ou 3 semaines maximum selon les cépages. Si l’on attend trop et que l’on intervient après la nouaison, les pampres seront plus difficiles à éliminer.

 

 

 

Bon à savoir:
Certains cépages comme le cinsault ou le merlot font beaucoup de pampres, d'autres en font peu comme le grenache, voire pas du tout comme le carignan.

Comment faire l’épamprage ? Les différentes méthodes d’épamprage

L’épamprage manuel :

Cette méthode traditionnelle permet d’intervenir aussi bien sur le pied de vigne que sur la partie fructifère. Si l’épamprage se fait au bon moment, les doigts suffisent. Sinon les viticulteurs peuvent racler le bord du pied de vigne au couteau ou avec le bord de la chaussure. L’épamprage à la main peut se révéler assez fatigant car il faut continuellement se baisser et se relever.

L’épamprage mécanique :

Utilisé principalement dans les grandes exploitations, il concerne uniquement les pampres qui poussent sur le pied de vigne. Il permet un gain de productivité important. Environ 2 heures suffisent pour épamprer un hectare de vigne à la machine quand il faut environ une journée à la main. Il existe 2 grandes familles d’épampreuses mécaniques : à lanières (les plus courantes) et à fils (plus agressives pour les ceps).

L’épamprage chimique :

Il consiste à utiliser des produits chimiques pour détruire les pampres. Il faut protéger la zone végétale avec des écailles de machines à vendanger ou des brosses. Mais les défoliants sont chers et cette méthode est de moins en moins utilisée aujourd’hui en raison de son impact potentiel sur l'environnement et sur la santé.

L’épamprage : des pratiques différentes selon les régions

Dans les régions relativement humides et fraiches ou peu exposées au vent, les viticulteurs éliminent les pampres aussi bien au niveau du tronc que de la zone fructifère. C’est notamment le cas sur la façade atlantique, en Bourgogne, en Champagne mais aussi dans certains pays comme la Nouvelle-Zélande. Sans les pampres, la végétation est moins dense, la vigne est ainsi mieux aérée et moins sujette au développement de maladies comme le mildiou ou le black-rot par exemple. 

Les produits de traitement peuvent également mieux pénétrer à l’intérieur du matelas végétal. Dans le grand midi de la France, comme en Italie, en Espagne, aux États-Unis, en Australie et en Afrique du Sud, c’est l’inverse. Il y a moins d’humidité et souvent davantage de vent. Ainsi, on va conserver les pampres dans la zone fructifère pour avoir un matelas végétal le plus important possible et protéger ainsi les raisins du soleil.

Questions à Jacques Servoles

Directeur du département Machines à vendanger Viticulture

Quels conseils donneriez-vous pour optimiser l’efficacité de l’épamprage mécanique ?

Tout d’abord, il faut veiller à avoir un sol le plus plat possible et éviter de buter la terre au niveau du pied de cep pour ne pas gêner le passage de l’épampreuse. Ensuite, il faut bien choisir la période de l’épamprage et ne pas attendre la nouaison qui risque de rendre les pampres plus difficiles à éliminer. Si vous épamprez au bon moment, vous devriez réussir à enlever 100 % des pampres.

Quel âge doit avoir la vigne pour pouvoir pratiquer l’épamprage mécanique ?

L’épamprage mécanique ne doit pas être pratiqué sur une vigne trop jeune. Il faut qu’elle ait une certaine robustesse. Mais tout dépend du porte-greffes et du cépage puisque certaines variétés se développent vite comme les cabernets quand d'autres comme la syrah mettent beaucoup plus de temps. Je dirais qu’il faut attendre que le cep ait entre 3 à 5 centimètres de diamètre.

Quels sont les principaux atouts de l’épampreuse PELLENC ?

Notre machine possède deux modules positionnés en décalé. Cela évite aux lanières de se contrer et leur permet de contrer et de travailler sur une plus grande circonférence le cep sur une plus grande circonférence. Les modules sont également réglables en hauteur pour s’adapter parfaitement à toutes les hauteurs de cordon. Autre gros avantage, l’épampreuse PELLENC possède un suivi de sol 100 % mécanique pour atteindre et éliminer même les pampres situés au ras du sol. Enfin, un système hydraulique permet d’arrêter très rapidement les modules, presque sans inertie. De quoi éviter très facilement les remplaçants, ces nouveaux pieds de vigne qui viennent juste d’être plantés et qui sont encore fragiles.

L'épampreuse PELLENC

Épampreuse disponible sur châssis MULTIVITI ou COMBIVITI 

  • Vitesse de travail jusqu’à 3 km/h
  • Deux modules d’épamprage équipés chacun de 18 lanières souples et abrasives
  • Modules positionnés en décalé, l’un derrière l’autre, pour travailler plus efficacement sur le pourtour des ceps
  • Les deux modules d’épamprage suivent indépendamment les irrégularités de hauteur du sol